Ephémères

Michel Dambrine

09. 03. 2016 – 23. 04. 2016

Les images que nous présente Michel Dambrine s’apparentent à des paysages irréels, étranges, dans lesquels plane l’ombre de l’homme. Bien que toute chose dans ce monde soit forcément éphémère, il s’agit ici de scènes dont l’existence est visiblement précaire, passagère.

L’affiche dans l’expression photographique est souvent porteuse de signes, interagissant avec son environnement immédiat. L’affiche déchirée de Dambrine est un objet en elle-même, comme le sont les graffitis de Brassai ou les craquelures de peinture de Aaron Siskind. Ses affiches ressemblent à des collages, ou plutôt des collages, créations des éléments et du temps, dans lesquels des fragments de visages se sont échoués, impuissants. Un orage, un coup de vent, une main distraite ou malveillante risquent de perturber à jamais l’équilibre fragile de ces trouvailles.

Encore plus éphémères sont les jeux de lumière, clairement transitoires. Les parkings, avec ces faisceaux lumineux intenses, aveuglants, sont des paysages géométriques, glaciaux, dantesques…Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance…

Dramatiques également, les paysages vallonnés d’étoffes illuminées par des rubans de lumière – on dirait des foudres – sont engageants plutôt que menaçants grâce au cadre duveteux.

Adrian Bondy

Les œuvres exposées sont extraites de trois séries de photographies, Lacérés (1980-1984), La Chambre (depuis 1984) et Parkings (1988).