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Façonner la Lumière

Roseanne Lynch

7 novembre – 15 décembre, 2024

en présence de l’artiste

18h – 22h

FAÇONNER LA LUMIÈRE

Le mot photographie signifie littéralement « dessiner avec la lumière ». Il a été inventé en 1839 par l’un des pionniers dans ce domaine, le scientifique Sir John Herschel. Le terme est bien sûr mieux compris dans le contexte de la photographie en noir et blanc, où l’image est formée et perçue par le jeu de l’ombre et de la lumière, ainsi que par les innombrables nuances intermédiaires de gris.

Roseanne Lynch poursuit cette interprétation littérale de la photographie en étudiant les jeux de lumière sur des objets, soit existants (un escalier du Bauhaus, la baignoire des Kandinsky), soit, plus fréquemment, abstraits, créés à partir de papier, de tôle ou de film photographique, en les pliant, les courbant, les enroulant ou les déformant d’une autre manière. Elle invite le spectateur à contempler la lumière dans sa forme la plus pure, la façon dont elle touche, se reflète et donne vie à ces formes essentiellement abstraites, dont certaines semblent planer dans l’espace comme de mystérieux objets volants non identifiés. Sa fascination pour la lumière rappelle le photographe japonais Hiroshi Sugimoto et ses cinémas ou ses paysages marins. Ils ont en commun un certain élément surréaliste induit par l’effet magique de la lumière.

Les approches qu’elle privilégie, les photogrammes, les luminogrammes et la solarisation, sont des techniques classiques. Les photogrammes datent des débuts de la photographie, mais ont ensuite été utilisés de manière plus abstraite et expérimentale par des artistes surréalistes tels que László et Lucia Moholy-Nagy. Un autre artiste connu pour ses photogrammes est Man Ray qui, avec Lee Miller, a développé la technique de la solarisation. La plupart des œuvres de l’exposition actuelle sont des tirages argentiques uniques. Parfois, ses tirages de formes géométriques sont rehaussées de graphite.

ROSEANNE LYNCH

Née à Dublin, Roseanne Lynch vit et travaille à Cork, en Irlande. Elle a étudié la photographie à l’université Napier d’Édimbourg, en Écosse, et a obtenu un master en beaux-arts au Crawford College of Art & Design de Cork. Avant d’occuper son poste actuel de maître de conférences en beaux-arts, elle était maître de conférences au Cork Centre for Architectural Education. Sa passion pour l’architecture nourrit son travail photographique, par exemple dans ses recherches sur les formes géométriques utilisées par Frank Lloyd Wright dans la conception d’un pavillon à Banff, au Canada.

Elle a effectué plusieurs résidences, notamment au Banff Centre for Arts and Creativity (Alberta, Canada), à la Fondation Bauhaus (Dessau, Allemagne), au Camargo Foundation International Fellowship Programme (Cassis, France), au Cork Centre for Architectural Education et au Centre culturel irlandais (Paris). En 2023, à la suite de sa résidence à la Fondation du Bauhaus et en réponse aux enseignements du Vorkus (cours préliminaire) de l’école du Bauhaus, elle a publié un livre de son travail, intitulé Grammar, avec un texte du conservateur du Bauhaus, Torsten Blume.

Parmi ses récentes expositions personnelles, citons No Want of Evidence, Photo Museum Ireland, sous la direction de Pádraig Spillane (2023), Semblance, Lavit Gallery, Cork (2022), GRAMMAR, Techne Sphere, Leipzig (2021), Forgetting’s Trace, Irish Embassy, Berlin (2020), et La trace de l’oubli, Centre Culturel Irlandais, Paris (2019).

Ses œuvres sont conservées dans plusieurs institutions, notamment la National Collection of Ireland, la Arts Council of Ireland Collection, la Bauhaus Foundation, la UCC Art Collection, la Glucksman Gallery, Cork, et la Office of Public Works State Art Collection, ainsi que dans d’importantes collections privées nationales et internationales.

Toutes les photographies © Roseanne Lynch

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MĪRĀRĪ

Andrei Fărcăşanu

19 septembre – 27 octobre, 2024

en présence de l’artiste

18h – 22h

MĪRĀRĪ

Le titre de l’exposition, Mīrārī, signifie en latin « s’étonner », « s’émerveiller », « regarder ». Les photographies de petit format d’Andrei Fărcășanu peuvent être imaginées comme des instants fugaces de rêves ou des traces de souvenirs lointains, évoquant les émotions ressenties à ce moment-là. Les thèmes sont universels, le monde naturel étant prédominant, et ces images ont donc la propension à déclencher des émotions chez le spectateur, émotions qui émanent de ses propres souvenirs et expériences. 
La technique spéciale de développement des photos, le tirage lith en chambre noire, renforce l’impact onirique et émotionnel des images, en leur conférant une tonalité brunâtre, rougeâtre ou rosâtre.
L’exposition Mīrārī comprend des sélections de plusieurs séries de l’artiste couvrant diverses périodes et présente, pour la première fois, sa dernière série (2024). Il y a des diptyques et des triptyques ainsi que des photographies individuelles.

ANDREI FĂRCĂŞANU

Andrei Fărcășanu est un photographe roumain basé à Barcelone, en Espagne. Il travaille avec la photographie analogique en noir et blanc et des techniques alternatives de chambre noire – des tirages de petit format faits à la main. Son travail se concentre sur la photographie picturale intime, utilisée comme un moyen d’enquêter sur les détails subtils de la vie quotidienne.
Grâce à cette photographie minimaliste, à la taille réduite des œuvres et au fait que l’artiste transforme les photos en objets uniques et singuliers, le spectateur – pour comprendre le message – doit les approcher de près et en étudier les détails, ralentissant ainsi le rythme de la vie moderne.
Diplômé de l’Académie des beaux-arts de l’Université nationale des arts de Bucarest, avec une spécialisation en peinture (2003), Andrei Fărcășanu est titulaire d’une maîtrise en photographie et arts vivants (2005) et d’un doctorat en photographie avec une thèse sur la photographie sociale (2013).
Ces dernières années, il a remporté divers prix et récompenses dans le domaine de la photographie : 2023 Honorable Mention Winner – Tokyo International Photography Awards, 2022 Finalist InCadaques Photography Festival, 2020 Winner OpenWalls British Journal of Photography Award, 2020 Finalist Vila Casas Photography Prize, 2016 Winner Barcelona International Photography Awards, 2015 Winner Joan Cabanas Alibau Photography Prize.
Depuis 1999, il a participé à des expositions en France, en Espagne, aux Pays-Bas, en Pologne, en Roumanie, en Serbie et en Grèce.


J’utilise la photographie pour explorer la vie quotidienne, capturer les humeurs et les états d’esprit. Cela m’aide à me comprendre et à comprendre le monde, en exprimant mon interprétation à travers des photographies intimes et évocatrices. Je me concentre sur la beauté négligée et les aspects inhabituels du commun, créant des images petites mais significatives.
Mes sujets reflètent ma passion pour la beauté et les liens émotionnels, en établissant souvent des analogies avec la nature. Je cherche à créer des photographies poétiques et sereines, invitant les spectateurs à les interpréter personnellement. Chaque photo est comme la clé d’une boîte de Pandore, permettant diverses interprétations.
Mon travail explore le passage du temps, la mémoire et le calme de la vie. Je trouve l’inspiration dans des situations qui me rapprochent de moi-même, capturant la fluidité et la sensibilité de la poésie de la vie. Même des lieux et des objets apparemment insignifiants me procurent des moments de conscience et de perception.
Grâce à des photographies minimalistes de petit format utilisant des techniques analogiques, j’encourage les spectateurs à étudier les détails et à ralentir. L’esthétique se concentre sur l’essence de la beauté, avec des œuvres en noir et blanc, aérées et détendues, présentant des tons de gris infinis. L’artisanat est crucial, transformant les images en photographies physiquement imprégnées.

Andrei Fărcășanu

Toutes les photographies © Andrei Fărcășanu

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États d’Âme

Colette Pourroy

4 novembre -10 décembre, 2023

Vernissage : samedi 4 novembre

18h – 21h

Colette Pourroy s’est fait connaître pour l’exploration de sa famille en plusieurs épisodes et en plusieurs livres. À Mind’s Eye, nous avons présenté trois de ses expositions sur ce thème. 

Ici, elle se tourne vers l’âme et son rapport à notre corps. Le mouvement et le flou sont les moyens qu’elle a choisi pour les exprimer dans cette nouvelle série États d’âme. Elle l’a déjà utilisé dans son travail antérieur, notamment avec la série sur sa sœur Ève, mais ici elle le pousse plus loin. 

Les images laissent la place à la sensibilité et l’imagination du spectateur. On peut penser à certaines photos de Francesca Woodman ou de Duane Michals.

ÉTATS D’ÂME

Après tous ces défunts, toutes ces personnes si proches dont j’ai raconté l’histoire dans ma saga familiale, est venu le désir d’évoquer l’âme et son rapport à notre corps.

Entre le conscient et l’inconscient collectif, les symbolismes, tout ce qui parle du non-vu, de l’infini, du subtile, écrire le flou laisse toute la place à l’imaginaire.

Avec cette photographie en mouvement, éclatent les intervalles, les interstices, les ponctuations, l’invisible, qui sont véritablement de l’ordre du divin.

C’est un peu comme l’écriture automatique, ce qui va surgir est inattendu, indépendant de ma volonté, mystérieux mais ardemment désiré.

Dessiner avec la lumière, peindre avec les clair-obscurs, sans artifices, simplement avec un fil conducteur de l’ordre du spirituel.

Colette Pourroy (septembre 2023)

COLETTE POURROY

Après une formation à la Villa Arson à Nice et trente ans de graphisme dans l’édition à Paris, Colette Pourroy, qui a pratiqué la photographie dès l’âge de 13 ans, décide de s’exposer en 2003, à la mort de sa mère.

Dès lors, durant dix ans, elle expose ses photographies d’arbres en noir et blanc (collection BnF avec Anne Biroleau) et en couleur, dans des collections privées en France et à l’étranger. La concrétisation en seront les deux séries « Peau d’arbres » et « Le Sexe des arbres », publiées par Vis-à-Vis international. L’artiste prendra conscience plus tard que ces photos d’arbres symbolisent les racines de sa saga familiale.

Un stage en 2008 avec Michael Ackerman, décisif pour sa liberté de regard et d’esprit, favorise l’impulsion, la prise de conscience de l’autre et la place sur le chemin de l’humain.

De 2013 à 2023, cette saga familiale (débutée avec la figure du père) est exposée en galerie et publiée chez André Frère éditions. Elle est composée de quatre volets, plus un sur le couple (sélection et publication MEP 2014). Un extrait de chaque série figure dans les collections publiques de la BnF et de la MEP, grâce à Héloïse Conesa et Pascal Hoël.

SIGNATURE

Colette Pourroy dédicacera ses ouvrages à Paris Photo sur le stand de son éditeur André Frère le jeudi 9 novembre à 15h.

Toutes les photographies © Colette Pourroy